L’ONS aime pour ses colloques annuels croiser les approches et les expériences autour d’une même thématique. Le thème de l’édition 2017, qui s’est tenue à Paris le 20 mai dernier, était la Respiration.
Ainsi, les intervenants conviés pour parler de ce sujet vaste et universel venaient d’horizons bien différents : sophrologues praticiennes mais aussi médecin sophrologue, kinésithérapeute sophrologue et praticienne en Qi Gong, artiste lyrique et coach vocal ou encore un apnéiste spécialiste de la gestion du stress.
Retour sur cette journée riche en enseignements !
Respirer tout le monde connaît. Ce qui est moins familier, c’est que la respiration est un levier thérapeutique puissant capable de modifier la chimie de notre corps et d’influencer en profondeur notre santé.
On commence sa vie par une inspiration et on la termine par une expiration. La respiration permet de prendre conscience du corps, des régions mobilisées par son action mais aussi des émotions que l’on éprouve.
Pour mieux comprendre la physiologie et les besoins de la personne, pédagogie et exercices ont été au programme de ce colloque réunissant des sophrologues professionnels.
«L’utilité de la sophrologie face à cette maladie de plus en plus reconnue, sera de travailler sur la symbolique du corps, les valeurs existentielles du malade et de favoriser une réconciliation avec son schéma corporel afin de prendre conscience que le corps n’est pas seulement un corps de douleur. Pour ce faire, il sera important de passer le temps nécessaire sur la pédagogie de la respiration (amener la personne à observer son souffle même s’il est douloureux au départ), de s’adapter aux limites physiques de la personne et si possible de l’amener à retrouver le plaisir de la marche».
« En d’autres termes, retenir le souffle crée un tel état de calme dans le système nerveux autonome que même les organes intérieurs sont au repos, ce qui n’arrive jamais ni dans le sommeil ni à l’état de veille. »
« Pour le suivi de personnes ayant des problèmes respiratoires (asthme, allergies, insuffisance respiratoire), il sera préférable de dépolariser, de ne pas se concentrer sur des exercices respiratoires mais plutôt de se focaliser sur le schéma corporel dans sa globalité et d’opter pour des exercices travaillant le tonus musculaire. Le but recherché ne sera pas d’augmenter la capacité respiratoire du sujet mais plutôt de diminuer les facteurs qui consomment sa capacité respiratoire. »
« La respiration est au service de la vie, et ce sans interruption. En médecine chinoise, le poumon est appelé le maître des souffles, il protège les viscères, le cœur et gère l’expiration, tandis que le rein gère l’inspiration. Le diaphragme quant à lui descend à l’inspiration et remonte sur l’expiration. Symboliquement, il sépare la zone affective (cœur) de la zone instinctive (ventre). »
« La respiration est un rythme entre le dedans et le dehors, elle fluctue en fonction de nos états émotionnels et influe sur notre rythme cardiaque. En ce sens, respirer est un art, et chaque artiste ne respirant pas de la même manière, la respiration est donc au cœur de l’acte créatif ».
« Le souffle, c’est évident dans la tête mais pas dans le corps”. C’est en devenant coach vocal qu’elle a pu faire ce constat auprès des choristes amateurs qu’elle accompagne. Lors de son intervention elle nous a fait prendre conscience que « l’instrument qu’est la voix, sans la soufflerie, et bien cela ne marche pas. »
Après un rappel sur les fondamentaux du sommeil, nous avons expérimenté avec elle des exercices pour favoriser l’endormissement, notamment celui de la « Respiration 4-7-8 »
Proche de la méditation de pleine conscience, cet exercice également appelé « souffle de détente » contribue à éliminer rapidement le dioxyde de carbone de notre organisme et à lui permettre de maintenir un équilibre chimique nécessaire à la détente. L’objectif est ici d’amener un état de calme propice au sommeil.
Comment pratiquer l’exercice de « Respiration 4-7-8 »?
Il est conseillé de répéter l’exercice deux à trois fois dans la journée pour trouver la détente et la relaxation nécessaires pour pouvoir s’endormir facilement.
Selon le Dr Andrew Weil, de l’Université de Harvard qui a mis au point cet exercice : « Il s’agit d’une pratique qui nécessite une régularité pour apporter une récompense sous la forme d’un état de bien-être. Mais après deux mois de pratique régulière, de véritables changements physiologiques s’opèrent. Le rythme cardiaque ralentit, la tension artérielle diminue et il devient possible de s’endormir en une minute ».
Pour conclure, ce que je retiens de cette journée c’est que la respiration est le reflet de nos émotions, c’est un véritable marqueur de notre état émotionnel et de notre rapport au monde. D’où la nécessité d’en avoir conscience et de la travailler.
C.G.
Cela me rappelle tellement le yoga ! la respiration est essentielle pour agir sur le corps physique, le mental et le bien-être de façon générale !! Pratiquez-vous des postures de yoga lors de vos séances ?
Bonjour Catherine, excusez ma réponse plus que tardive, votre commentaire n’était pas parvenu jusqu’à moi ! Les exercices de relaxation dynamique que l’on pratique en séance sont en effet inspirés de certaines postures de Yoga.
Associés à la respiration contrôlée (= période de rétention d’air et de respiration libre), ils permettent de se mettre à l’écoute de son corps et de le détendre en douceur.